lundi 21 novembre 2011

Repenser le profil d’investisseur

Le profil d’investisseur est un outil essentiel. Premièrement, celui-ci  établit le niveau de risque que l’épargnant est prêt à assumer en se basant sur des données factuelles, dont l’âge, l’horizon de placement et les besoins de revenus futurs. Par la suite, il lui suggère des fonds privilégiant les trois principaux niveaux de diversification, c.-à-d. par classe d’actifs, géographique et par style de gestion.

En période de prospérité, tout cela a plus ou moins d’importance, car les pertes se font plutôt rares.

Mais la récente crise financière est venue changer la donne.

Aujourd’hui, force est de constater que le profil d’investisseur traditionnel n’est plus du tout adapté au nouveau paysage économique caractérisé par des pertes de plus en plus fréquentes.

À voir les réactions des investisseurs, il est évident qu’un tel questionnaire devra dorénavant comporter des questions relatives aux aspects psychologiques permettant de déterminer la personnalité et le style cognitif de l’épargnant (les rapports qu’il entretient avec son milieu).

Une refonte est donc imminente.

Voici des exemples de questions ayant pour fil conducteur une orientation sociocognitive qu’il serait intéressant de retrouver dans une éventuelle mise à jour.

1.       Où prenez-vous la plupart de vos décisions en matière de placement?
a)      À la maison
b)      Au travail
c)       En voyage
d)      Lors des rencontres avec votre conseiller en sécurité financière

2.       Lequel des moyens ci-dessous vous permettrait de gérer efficacement une situation problématique?
a)      Vous en discuteriez avec des amis.
b)      Vous la régleriez vous-même.
c)       Vous consulteriez un professionnel.
d)      Vous feriez comme si elle n’existait pas.

3.       Quelle était l’attitude de vos parents face à l’argent?
a)      Ils en discutaient ouvertement.
b)      Ils n’en parlaient jamais.
c)       C’était un sujet très délicat.

4.       Quelle est votre principale source d’information en matière de placement?
a)      Les médias
b)      Les livres à propos de l’investissement
c)       La famille et les amis
d)      Votre conseiller en sécurité financière

5.       Combien de temps consacrez-vous à la gestion de vos placements?
a)      De 2 à 5 heures par semaine
b)      De 2 à 5 heures par mois
c)       De 2 à 5 heures par année
d)      Durant vos temps libres
e)      Le moins souvent possible

6.       Que feriez-vous si vous receviez de nouveaux amis à souper?
a)      Vous suivriez une recette proposée par un magazine populaire.
b)      Vous adapteriez une vieille recette pour obtenir plus de finesse au niveau du goût.
c)       Vous laisseriez libre cours à votre imagination.
d)      Vous demanderiez l’avis d’un ami.
e)      Vous engageriez un chef cuisinier.

mardi 15 novembre 2011

Une invitation toute spéciale

Avec la crise financière, de nombreux épargnants ont vu leur portefeuille se déprécier de façon considérable, ce qui les pousse maintenant à se questionner sur la validité du profil d’investisseur qui devait leur suggérer des placements offrant le meilleur rapport risque-rendement.

C’est dans cette optique que je vous convie à venir assister à ma conférence intitulée « Repenser le profil d’investisseur en temps de crise » qui aura lieu dans le cadre du Congrès de l’assurance et de l’investissement.

Quand ? Le mercredi 16 novembre 2011 à 14:00
Où ? Palais des congrès de Montréal, salle A
UFC ? 1 en conformité


Au plaisir de vous y rencontrer !

vendredi 11 novembre 2011

Des dominos ou des grains de maïs?

Par les temps qui courent, la plus grande crainte des marchés est « l’effet domino » que provoquerait la défaillance de la Grèce sur les autres économies fragiles de la zone euro, dont l’Italie, l’Espagne et le Portugal.

L’expression « effet domino » fait allusion à un jeu de dominos dans lequel la chute d'un élément entraîne celle de tous les autres. Pour contrer une telle réaction en chaîne, il faut veiller à ce que le premier domino ne tombe pas. C’est d’ailleurs l’idée derrière la mise en place de plans de sauvetage par les dirigeants de l’Union européenne.

Mais à ce stade-ci de la crise, il va falloir se rendre à l’évidence : il n’est plus question « d’effet domino », mais bien « d’effet maïs éclaté ».

Le maïs soufflé est une friandise faite de grains de maïs que l'on a fait éclater à chaud dans un récipient hermétique. Contrairement à une chaîne de dominos positionnés de manière à interagir les uns avec les autres, l’éclatement de chaque grain de maïs est complètement aléatoire et indépendant. Pour empêcher toute explosion, il faut s’attaquer à la cause structurelle, c.-à-d. la chaleur.

La véritable source du problème de la zone euro vient du fait que les gouvernements ont grossi plus vite que leur économie. Qu’est-ce qui explique cela?

L’accumulation de déficits budgétaires gonfle l’encours de leur dette publique et augmente leurs charges futures. Chaque fois qu’ils contractent de nouveaux emprunts, les marchés réclament des taux d’intérêt de plus en plus élevés. À long terme, le poids de leur dette devient carrément insoutenable par rapport au niveau de leurs recettes.

Donc, même si la Grèce était réellement sauvée, cela ne changerait rien : si chacun des pays n’apporte pas des changements structurels à la vitesse grand V, la zone euro est condamnée.

L’exemple de la Turquie entre 2000 et 2001 montre clairement l’efficacité d’apporter de tels changements. Après une forte contraction économique, elle releva le défi d’opérer un assainissement budgétaire en améliorant la qualité de ses finances publiques et en corrigeant les facteurs à l’origine des profonds déséquilibres.

Mais la crise de la dette ne passera pas d’un coup. D’ici là, attachons nos ceintures de sécurité.