mercredi 21 septembre 2011

Il faut jouer de prudence

Par les temps qui courent, en raison des incertitudes sur l’économie mondiale qui ne cessent de faire les manchettes, plusieurs investisseurs ayant délaissé temporairement la Bourse attendent le moment opportun pour y réinvestir leurs liquidités.
Un indicateur financier pouvant être utilisé pour prédire les tendances futures des marchés est l’écart de rendement entre l’indice « Master II » des obligations à haut rendement de la « Bank of America Merrill Lynch » et un bon du Trésor de 10 ans émis par le gouvernement américain.
Créé en 1989, l’indice « Master II » de la « Bank of America Merrill Lynch » se compose de différentes obligations de pacotille et donne un aperçu de l’évolution de ce secteur.
Au sens large, une obligation est tout simplement une reconnaissance de dette. Autrement dit, l’acquéreur prête de l’argent à un gouvernement ou à une entreprise pour une certaine période. En contrepartie, il est rémunéré régulièrement sous la forme de coupons d’intérêt et récupère sa mise initiale à l’échéance.
De façon plus précise, une obligation de pacotille est émise par une entreprise dont le crédit n’est pas très reluisant. Cet investissement est évidemment très spéculatif, car si l’émetteur fait faillite, il ne pourra pas respecter ses engagements et l’obligation n’aura presque plus aucune valeur. Le « haut rendement » d’une telle obligation est donc justifié par un risque de défaut accru.
À l’opposé, un bon du Trésor offre un rendement beaucoup plus faible, mais cette source de revenu est pratiquement sans risque. Pour respecter ses engagements, le gouvernement peut taxer davantage ou carrément imprimer de l’argent.
Une économie chancelante, comme c’est le cas actuellement, est susceptible d’entraîner la dérive de certaines entreprises dont la dette est risquée. Dans de tels moments, les investisseurs sentent bien sûr le besoin de se réfugier vers la qualité, ce qui fait chuter la demande d’obligations de pacotille et propulse l’écart entre leur rendement et celui des bons du Trésor. Au début de septembre 2011, cet écart était revenu au niveau de 2009, c.-à-d. environ 6,3%.
Tout écart supérieur à 6% indique qu’un spectre de récession est omniprésent. La prudence est donc de mise.