mercredi 24 août 2011

Il y a 40 ans déjà

Le 15 août 1971, Richard Nixon, le 37e président des États-Unis, mettait un terme à la convertibilité du dollar en or. C’est ainsi que prenait fin, après à peine un quart de siècle (1945-1971), le régime de taux de change fixes, communément appelé le système de Bretton Woods.

Sous ce régime, les principales devises du monde étaient indexées au dollar américain qui, à son tour, était lié à l’or selon un prix fixe de 35$ l’once. Ce système avait pour but de permettre aux agents économiques résidant dans des pays différents d’effectuer des transactions entre eux sur la base de taux de change fixes. Autrement dit, la monnaie était limitée à sa fonction primaire, c.-à-d. un moyen de paiement.

Si un pays voulait modifier son taux de change, il devait préalablement obtenir l’accord du Fonds Monétaire International (FMI). Le FMI, créé en 1944 pour être le gardien du régime, assurait donc une progression suffisante et modérée du volume des liquidités internationales afin de préserver un système d’échanges libres et équilibrés entre les différents pays.

À l’époque, les critiques du système de Bretton Woods disaient qu’il était trop rigide et qu’il y aurait moins de perturbations économiques avec un régime de taux de change flottants. Le deuxième argument était carrément « tiré par les cheveux », surtout qu’il n’y eut aucune bulle d’actifs ou crise financière de 1945 à 1971.

En instaurant un régime de taux de change flottants, Nixon voulut redonner de la marge de manœuvre à la politique américaine. Mais sans le savoir, il ouvrit aussi la voie à l’utilisation de la monnaie comme un actif financier au lieu d’un moyen de paiement. À titre d’exemple, en 2010, la plupart des transactions sur les marchés de change ont été effectuées pour répondre aux besoins de couverture et d’investissement des grandes institutions financières.

Aujourd’hui, on constate facilement que l’éclatement du système de Bretton Woods permit aux États-Unis de vivre au-dessus de leurs moyens en accumulant de colossaux déficits externes libellés en dollars.

Des taux de change flottants incitent aussi les gouvernements à dévaluer intentionnellement leur devise afin de s’emparer d’une plus grande part du commerce international. Cela propulse l’or vers de nouveaux sommets. D’ailleurs, si on utilisait encore l’ancienne unité de poids pour l’or, le dollar américain aurait perdu 98% de sa valeur depuis la fin du système de Bretton Woods.

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